Arthur Lamothe

M. Arthur Lamothe était le parrain de ce 3e festival franco-québécois. L’un de ses films et cinq de ses documentaires furent projetés dans ce cadre (voir la rubrique Notre programme). Sa santé ne lui ayant pas permis de faire le déplacement, il a été représenté à Verneuil-sur-Avre par son épouse et collaboratrice la plus proche, Mme Nathalie Gressin (ci-contre avec lui, photo de Pierre Dury), qui a commenté ses œuvres.

Le cinéaste Arthur Lamothe
Né en Gascogne en 1928, il arrive au Québec en 1953. Il étudie l’économie, la sociologie et la psychologie à l’université de Montréal, tout en tenant des chroniques de cinéma dans différentes publications telles que Cité libre et Liberté. Il travaille ensuite comme recherchiste et scénariste à l’Office national du film du Canada. Dès ses débuts de cinéaste, en 1962, il réalise un film qui deviendra un classique, Bûcherons de la Manouane (projection le jeudi 16 août, voir la rubrique intitulée Notre programme). La conception du cinéma et l’éthique qui caractériseront ce grand créateur sont déjà bien présentes dans ce court métrage. S’ensuivra une œuvre majeure et indispensable, dont la part la plus importante est consacrée aux Premières Nations et à leur héritage. Grâce à cette production, mais aussi à son engagement social, Arthur Lamothe a joué un rôle de premier plan dans le développement du cinéma québécois.
Fondateur des Ateliers audiovisuels du Québec, de la Société générale du cinéma et de revues de cinéma, membre du jury de plusieurs festivals nationaux et internationaux, il n’a cessé de combattre les préjugés qui collent aux Amérindiens. Mais son inestimable contribution à la connaissance des milieux autochtones du Québec, c’est par sa documentation filmique qu’Arthur Lamothe l’a apportée. Maître et pionnier du cinéma ethnographique, il a fixé sur la pellicule un trésor de renseignements sur la culture et le peuple innus : vie traditionnelle, passage au monde moderne, dépossession, refus de l’assimilation, revendications identitaires et politiques. Ce travail de création, qui conjugue brillamment l’art et les sciences sociales, constitue un outil de réflexion des plus précieux. Émouvant et convaincant à la fois, son cinéma-vérité est devenu un enseignement grandement utilisé par les professeurs de différentes disciplines. Reconnu comme un des leurs par la communauté des anthropologues du Québec, il sait, au-delà de ses films sur les autochtones, donner la parole à l’autre, qu’il soit bûcheron, cultivateur ou travailleur de la construction. Membre de l’Ordre du Canada, chevalier de l’Ordre national du Québec et chevalier des Arts et des Lettres de France, Arthur Lamothe est également docteur Honoris causa
 en sciences sociales de l’université Laval.

– Ses principaux films –
Bûcherons de la Manouane (1962)
Poussière sur la ville (1965)
Le mépris n’aura qu’un temps (1969)
« Chronique des Indiens du nord-est du Québec »
(1973-1983, série de 13 films de long et moyen métrages)
Mémoire battante (1983)
Équinoxe (1986)
La Conquête de l’Amérique I (1990)
La Conquête de l’Amérique II (1991)
L’écho des songes (1992)
Le Silence des fusils (1995-96)
Cultures amérindiennes : Archives
(1984-2004, série de 81 documentaires)
Les Pêcheurs acadiens de l’île Lamèque (2006)
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien : Lamothe.

LE SILENCE DES FUSILS
 (film projeté au Trianon le mardi 14 août à 21h00)
Tourné dans la région de Maliotenam, sur la Côte-Nord, ce film relate le meurtre de deux jeunes Amérindiens survenu en 1977 sur la rivière Moisie, en pleine guerre du saumon. L’enquête, qui semble avoir été bâclée, reposait sur des bases plus qu’aléatoires, notamment en alléguant des morts par noyade… mais sans eau dans les poumons. Arthur Lamothe avait à cœur ce projet depuis de nombreuses années. Ce fut son quatrième et dernier long métrage de fiction.
Résumé : Sur une plage déserte, Jean-Pierre Lafond, un biologiste d’origine française vivant au Québec, vient étudier des mammifères marins sur le territoire montagnais, à l’embouchure de la rivière Nabéssipi. Soudain, son regard est attiré par une chaloupe renversée. La police la retire de l’océan et découvre le corps d’un jeune Indien au visage ensanglanté. Il se retrouve alors mêlé à une intrigue judiciaire entourant la mort mystérieuse de deux autochtones. Avec l’aide de la sœur d’une des victimes, il tente de faire éclater la vérité. Mais la police et une partie de la population blanche refusent de coopérer.
Distribution : Jacques Perrin (Jean-Pierre Lafond), Michèle Audette (Roxane), Gabriel Gascon (Père Philbert), Louisette Dussault (Mrs. Filteau), Marco Bacon (Mike), Mathieu Perrin (Justin), Kathia Rock…


1 commentaire:

  1. Merci à tous les amis rencontrés à Verneuil lors du festival. Il nous a fait grand plaisir de vous faire découvrir le monde innu, ses gens, sa culture et ses traditions bien particulières. Un merci tout spécial à tous les bénévoles et organisateurs qui se sont dévoués corps et âme pour le succès et le bon déroulement du festival. Votre accueil chaleureux nous a énormementt touché et c'est le cœur bien gros que nous vous disons IAME !
    Nathalie Gressin

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